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Chez Shopu, le goût du « Mingei », l’art populaire japonais

L’aventure Shopu – mot japonais populaire pour désigner une boutique – a commencé avec légèreté, sans la moindre arrière-pensée commerciale. Nathalie Agematsu, qui s’occupait alors du développement international du magazine L’Officiel de la couture et de la mode, lance en 2012 un site de vente en ligne pour satisfaire ses amis qui lui demandaient souvent de rapporter de ses voyages des objets typiquement japonais. Elle identifie alors un vif intérêt pour un artisanat nippon assez peu répandu dans les lieux parisiens qu’elle fréquente. « Tout s’est accéléré lorsque le gérant de l’agence immobilière m’a proposé de reprendre cet établissement dans lequel j’avais installé l’hiver dernier un pop-up store pendant les vacances de Noël », raconte-t-elle.
La famille japonaise de Nathalie Agematsu est originaire de l’île de Honshu, dans la préfecture de Nagano, où se trouve encore la maison familiale traditionnelle construite autour d’un arbre – celui-là même qui apparaît sur le logo de l’enseigne. « J’ai encore en tête l’image de mon grand-père Toshiya qui contemplait une fleur dans un vase soliflore pendant des heures. Il a développé en moi ce goût du simple et beau hérité du mouvement artistique populaire “Mingei” », explique-t-elle.
A l’entrée de l’échoppe, le noren, un rideau fendu en tissu, donne l’impression de pénétrer dans une maison davantage que dans une boutique. « Je voudrais que les clients se sentent ici comme chez eux. » On trouve dans cet espace apaisant tout en lumière et en pin clair ce qu’il faut pour égayer sa journée ou faire plaisir à un proche, sans jamais sombrer dans le cliché folklorique : Darumas colorés, sacs à main en toile enduite, sandales traditionnelles pour la maison, carrés de tissu furoshiki (l’emballage cadeau « zéro déchet » japonais), entre autres petits trésors pleins de délicatesse.
Liés par leur simplicité et leur fonctionnalité, ces objets du quotidien aux formes impeccables signent le goût de Nathalie pour des articles faits main, façonnés avec patience. A chaque achat, elle se fait un plaisir d’emballer de façon « humble » l’article choisi dans un joli papier kraft noué de ficelles dont le client choisit lui-même la couleur. Le paquet final est déjà une petite œuvre en soi.
« Je suis assez timide », annonce-t-elle dans un sourire au moment de répondre aux questions. Dans son petit monde, ça ne se voit pas. La maîtresse des lieux passe d’un coin à l’autre de la boutique, attrape un article et raconte avec délectation son histoire. « Ce sac en toile enduite est inspiré par le brown paper bag. La jeune artiste utilise du thé et du café sont pour obtenir la couleur marron ou du thé noir et du fer pour le sac gris. »
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